Le ptérygion, c’est ce petit amas de tissu qui se développe lentement à partir de la conjonctive – la fine membrane qui recouvre le blanc de l’œil – et qui s’étend vers la cornée, cette sorte de « vitre » transparente par laquelle passe la lumière pour permettre la vision.
Le plus souvent, cette excroissance se forme du côté du nez, mais elle peut aussi apparaître du côté opposé, vers la tempe. Elle a souvent une forme triangulaire, un peu comme une aile de papillon, et peut être rose pâle ou virer au rouge si elle s’enflamme.
Si pour certains ce n’est qu’un détail esthétique gênant, pour d’autres, le ptérygion peut aller jusqu’à troubler la vision. Cela se produit surtout quand il atteint la cornée et provoque une déformation de sa surface, ce qui peut entraîner un astigmatisme.
Mais d’où ça vient ?
La cause exacte reste un mystère. Toutefois, il apparaît plus fréquemment chez les personnes très exposées à l’environnement extérieur : soleil, vent, poussière… tout y passe. Les rayons UV, en particulier, semblent jouer un rôle important. La sécheresse oculaire pourrait aussi être un facteur aggravant, mais aucune de ces hypothèses n’a encore été confirmée de manière définitive.
Comment le traiter ?
Avant de parler chirurgie, on commence généralement par la prévention : porter des lunettes de soleil avec protection UV est un bon réflexe. En cas de gêne, un traitement local avec des collyres anti-inflammatoires ou hydratants peut être prescrit.
Par contre, attention aux collyres à base de cortisone. Utilisés trop longtemps, ils peuvent provoquer une dépendance ou même des complications oculaires sérieuses. Donc, ils doivent être utilisés avec prudence, et toujours sous contrôle médical.
Quand le ptérygion devient trop envahissant ou qu’il altère la vision, une intervention chirurgicale peut être envisagée. L’opération se fait sous anesthésie locale, et consiste à retirer la membrane. Parfois, on réalise simplement une excision ; d’autres fois, on ajoute une autogreffe conjonctivale pour réduire le risque de récidive — un risque malheureusement bien réel avec ce type de pathologie.
Selon l’évolution du ptérygion, le chirurgien doit aussi peser le pour et le contre : retirer le tissu peut parfois déclencher une inflammation plus importante, ou laisser une cicatrice peu esthétique.
Dans les formes légères, quand il n’y a ni douleur ni gêne visuelle, une simple surveillance régulière peut suffire.